C’est un fantasme pictural. 

 

Je gomme, j’enlève, pellicule après pellicule, lentement je creuse, je gratte, comme dans le bois avec une gouge je soustraits des petits morceaux de matière. Et peu à peu des couleurs apparaissent entre deux couches, entre deux horizons, dans une faible épaisseur, parfois lumineuses, crues, ou bien ténues, en filigrane ou en volutes…

 

Chaque prise, chaque petit enlèvement de matière – la main au travail – fait se révéler couleurs et formes, comme si une peinture était là cachée dans sa gangue solide, à attendre qu’on la révèle. Pas de gestuelle, pas de style, pas de création, juste le cumul d’opérations techniques régulières et posées, pour initier le passage progressif des filons colorés vers la lumière.

Sans surenchère, sans matière ajoutée, lentement la croûte est dégagée, la couleur exhumée.

 

Portraits, ambiances architecturales et abstractions qui vous sont présentés forment un ensemble de séries à la fois nettement différenciées et tout de même reliées entre elle : par le goût de ce qui est fluide, transparent, évanescent, poussière (jeux de calques, jeux de lumière à la mine de plomb, dépôt de pastel noir).

 

 

Perspectives, traces, grattages, coulures, figures, juste ici des horizons proposés.